Eh bien celle-là, je ne l’ai pas vue arriver. Arrivé mercredi à Colombres avec une journée de repos en vue, je me sentais serein sur la récupération pour on genou surtout depuis que j’ai récupéré cette genouillère pérégrine. Mais je ne me doutais pas de la nuit que j’allais passer et de la journée de repos vite transformée en journée cafardeuse. Une crise de goutte carabinée en fin de soirée qui s’est éternisée dans la nuit. Je me suis alors jeté sur les médicaments miracles que mon docteur préféré a bien voulu me prescrire avant de partir, pour le cas où… et bien le cas est là !
La journée sans pouvoir poser le pied mais non sans me poser tout un tas de questions sur le devenir de mon aventure. Parce que dans cette situation, qui est déjà survenue à trois reprises en avril avant mon départ, il m’a fallu à chaque fois au minimum trois à quatre jours pour pouvoir remettre le pied par terre. Je dois vous avouer que le moral était au plus bas jeudi toute la journée. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas publié de post pour les étapes précédentes.
Et puis, en fin de journée, après un traitement de choc et quelques appels téléphoniques de réconfort, je me suis senti un peu mieux en tout cas suffisamment pour décider d’avancer et non pas de m’arrêter. Car j’en étais à me demander comment rentrer à la maison. Mais ce serait trop bête, injuste même pour ce que représente l’aboutissement de ce projet. Et puis je sens que je peux le faire quitte à transiger sur quelques étapes de repos en plus. Donc, je décide de parachever la remise en forme du pied et de prolonger mon repos tout en avançant. Je prendrais donc le bus le vendredi matin pour rallier Celorio où je passerais deux jours. Cela m’arrange car j’ai une embrouille avec l’hôtelier chez qui j’avais réservé à Ribadesella et je peux annuler cette réservation pour rester à Celorio.
Donc, le vendredi matin je me réveille comme toujours de très bonne heure mais comme mon bus n’est qu’à 10h, je traine un peu. Douche, habillage et j’emballe mes affaires pour passer à l’office du tourisme, pour faire tamponner mon Crédenciale avant de partir. Dommage, il n’est pas ouvert aujourd’hui. Ne sachant pas exactement où se trouve l’arrêt de bus, je m’adresse à une personne à proximité de la mairie qui me donne une vague indication. J’en profite pour aller à la mairie où un agent gentiment me vise mon Crédentiale. L’heure passe et toujours pas de bus. Sans vraiment paniquer, j’envisage déjà une autre option quand un grand bus surgit de derrière la mairie. Je fais un grand signe et demande dans un Espagnol extrêmement approximatif, en fait, je donne juste le nom de la ville où je souhaite me rendre et le conducteur par la fenêtre m’indique de monter. Je paye mon ticket et lui demande de me signaler mon arrêt avant d’aller m’asseoir pour une petite heure de trajet.
Je ne regrette pas ce choix de prendre le bus car le trajet qu’il emprunte est à un ou deux détours près, l’exacte trace de l’étape d’aujourd’hui, le chemin que j’aurais du prendre. C’est-à-dire que j’aurais dû marcher sur de l’asphalte en bordure de routes chargées, dans la pollution et le bruit… finalement, le bus a du bon ! Ok, je n’aurais pas fourni l’effort physique escompté mais c’est un choix mesuré.
Le parcours n’est pas désagréable … en bus. Les paysages ne sont pas très variés mais la proximité d’un massif de montagne délimitant une bande côtière me fait penser à la côte Dalmate de la Croatie ou en beaucoup moins sec, la côte Omanaise au nord de Mascat. Nous rejoignons Llianes après plusieurs arrêts et au passage dépassons bon nombre de pèlerins avec leur bardât sur le dos. Je me sens un peu honteux de me trouver dans ce bus… une forme de tricherie au regard de leurs efforts… Mais bon ça me passera et j’aurais oublié dès que je serais à nouveau marchant avec eux ! Qui veut aller loin ménage sa monture ! et ma monture à moi, ce sont mes pieds et mes jambes. Mon objectif c’est d’arriver à Compostelle avec des kilos en moins mais debout… pas en rampant !
Donc après cinquante minutes de route et quelques détours, j’arrive à mon arrêt. Je descends, réajuste mon sac à dos, reprends mon GPS et active Carlita. Je suis encore à deux kilomètres de mon hôtel et je dois y aller avec grande précaution et tout petits pas. Cela me prend trois quart d’heure et enfin, j’arrive sur cette plage magnifique. J’en suis tout émoustillé car le soleil est de la partie, je sens que je vais enfin profiter d’un environnement de vacances estivales…
Grand bien m’a pris de faire ce choix car au-delà du bienfait du repos, le village est très bien placé en bordure de mer. C’est en fait une petite cité balnéaire avec une foultitude de plages toutes plus belles les unes que les autres. De plus l’hôtel que j’ai choisi est directement sur l’une d’elle et il dispose d’un service de restauration. Que demander de plus.
Après avoir pris ma chambre que l’hôtelier veut bien me mettre à disposition dès mon arrivée très anticipée, je me change et vais illico tremper mes pieds dans l’eau de la mer. Je ne trempe pas que les pieds d’ailleurs, un petit plongeon pour bien hydrater tous les pores de mon corps. C’est un vrai délice. Je sens que je passerais bien plus de deux jours ici ! Le moral revient …
Voilà pour cette étape tronquée …
Bonne lecture à vous et à demain !
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