Eh oui ! Premier renoncement !
Je savais bien que la quatrième étape me réserverais des surprises...
J'ai craqué ce matin après l'orage de la nuit, après les craintes affichées par ma copine espagnole hier qui l'ont fait stopper son parcours, après les mêmes craintes de mon autre copine pèlerine qui logeait à la pension, ce matin au petit déjeuner, elle aussi rentre chez elle. Il faut dire que la pluie n'y est pas pour rien. Trois fois 500m de dénivelé à monter et descendre dans des sentiers boueux ou caillouteux sous la pluie... ça a de quoi vous rebuter le plus téméraire des pèlerins !
En parlant de téméraire, il en est un qui m'a bluffé ce matin au petit déjeuner. Un jeune homme d'au moins une cinquantaine d'année, le look du randonneur baroudeur qui connait son affaire. Encapuchonné dans son équipement de pluie, il s'en allait les pieds nus dans ses sandales !! Alors les sandales de compétition, bien sûr, baroudeur mais pas fou... mais quand même, j'oserais pas mettre mes orteils à risque comme cela. Il faut avoir une sacrée assurance pour se lancer ainsi chaussé. Et il est parti pour la belle étape de pluie...
Quand je lui ai dit que je ne tenterais pas cette aventure, il m'a toisé d'un air de dire... pèlerin ça ?? Bon il s'est radouci quand je lui ai dit que je venais de faire 850km depuis mon départ mais tout juste... un pèlerin... ibère, n'abdique pas devant la difficulté ! Ben oui, moi je ne suis qu'un pauvre pèlerin amateur breton !
Je vous avoue Tout de même que j'ai eu l'âme en peine et me suis senti bien dépourvu, motivation en berne et vraie envie de m'arrêter. Puis j'ai regardé les prochaines étapes et le vieux baroudeur m'a assuré qu'après Bilbao c'est plus plat jusqu'en Galice ou les amusements montagnard reprennent... Alors je me suis raisonné, je n'ai pas encore atteint mon objectif et j'aimerai bien m'en approcher un peu plus.
Donc vous l'avez compris, j'ai refusé l'obstacle. Enfin à vrai dire, c'est plutôt mes cuisses qui on manifesté un vif mécontentement à l'idée de repartir ce matin. Elles se sont mises en grève et ont refusé de me porter. J'ai même eu de la peine à me mettre debout et pour marcher jusqu'au petit déjeuner, je ressemblait à un petit vieux grabataire, sauf le respect que je dois aux personnes dans cet état.
Après un fort débat intérieur nonobstant assez court, je décidais de rester sur place aujourd'hui et de rejoindre Guernica demain par le train pour reprendre le chemin plus loin. Ceci d'autant que je n'ai pu réserver d'hébergement pour ce soir à Markina.
Ceci étant fait, je prends une autre décision, c'est de libérer mon sac des effets dont je ne suis pas encore servi et que je n'utiliserais probablement pas d'ici le terme de mon voyage. Donc petit passage à la poste locale pour retourner l'équipement de camping et deux ou trois autres bricoles qui au total me font économiser 3,5kg de charge !! Assurément, je vais le sentir sur le dos dès demain et surtout dans les cotes qu'il me reste à grimper.
Voilà deux bonnes choses de faites, il me reste à profiter de la journée pour me reposer. Pas à la plage qui est juste à coté de ma pension, car vu le temps gris et humide, ce n'est pas d'actualité. C'est incroyable, j'ai choisi le Camino del Norte pour rester à proximité de la mer mais je ne peux en profiter soit parce que j'arrive trop fatigué soit parce qu'il fait mauvais temps... J'aurais mieux fait de prendre le Chemin Frances, j'aurais eu moins de dénivelés... Bon c'est comme ça, de toutes façons, il est trop tard pour changer de route. Donc je fais du saut de puce quand mon pauvre corps refuse d'y aller...
Demain journée de transit et de visite avant de reprendre la marche.
J'aurais surement des belles photos de Guernica à vous montrer...
Bonne lecture à vous.
Rester prudent pour ta santé est le plus important pour continuer l'aventure et le dénivelé ne rigole pas.
Ne vois pas ça comme un échec mais vois le comme un moyen de finir ton périple.
Bonsoir, mon Chris´.
Tevoila en panne pour la première fois depuis le départ.mais vu le parcours déjà effectué, il est primordial que tu écoutes la limite du jour .c’est ce qui te permettra de continuer. nous sommes à Toulouse pour fêter les 8 ans de Karmel.
retour demain au Grand Lemps.
c’est pourquoi je ne t’ai pas écrit ces derniers jours.
ce soir, Anna a profité de notre présence pour aller prendre un pot avec des amis, normal!
Anna est fière de savoir ton chemin. C’est encourageant pour beaucoup de monde, ton affaire.
Demain, je le montrerai à Karmelou.je suis sûre qu’il sera impressionné.
je t’embrasse bien fort et te souhaite un bon chemin pour demain
bisous. Mim’
Me revoilà mon doux reposant d’un jour,
Parfois me rien faire c’est aussi prendre soin de soi surtout de tes pieds et de tes muscles qui crient
« au secours ».C’est bien de prendre le train pour avancer et puis visiter tranquillement. Bonne pause bien méritée accompagnée de très très gros bisous 😘