Etape 34: Sanguinet - Parentis en Born

Un avantage notable lorsque l’on réside juste à coté d’une église c’est que on peut difficilement rater la messe. Un autre avantage de cette proximité, c’est qu’on n’a plus vraiment besoin de montre… la cloche se charge de vous rythmer la journée… mais aussi la nuit… et oui !

Je peux vous dire que la nuit dernière, j’ai été réveillé TOUTES les heures et même toutes les demi-heures parce que bien sûr, elle vous sonne un petit en-cas, histoire que vous reteniez bien la cadence… Et puis alors, à Sanguinet, l’église est surement très remarquable qu’il est nécessaire de l’illuminer à partir de 10h le soir jusqu’à 6h le lendemain matin… et bien sûr, le projecteur éclaire bien la salle paroissiale qui sert de refuge aux pèlerins.

Refuge, en effet, cette salle porte bien son nom. Oh ! pas question de dénigrer car vu le déluge de cette nuit, je fus bien content d’être à l’abri, même si la nuit n’a pas été très récupératrice.

Alors la pluie de la nuit, on la retrouve le matin au réveil, après la douche qui je vous la rappelle se trouve dehors à coté des toilettes… elle est encore là après le petit déjeuner et au moment de partir, il faut que je résigne à endosser le camarade poncho.

Autant dire que pour les photos, ce ne sera pas un grand jour. Il a plu du début jusqu’à la fin du trajet et je ne me suis arrêté qu’une seule fois pour boire une lampée d’eau et m’ébrouer quelque peu de toute cette pluie. Impossible de trouver un abri où m’arrêter pour le déjeuner. J’ai donc décidé de filer directement jusqu’au bout de l’étape. J’ai fait assez vite et suis arrivé un peu après midi. J’ai convaincu l’hôtelier de bien vouloir me donner la chambre dès mon arrivée. Je n’ai patienté qu’une petite demi-heure le temps qu’il la prépare.

Pas grand-chose à dire de cette étape. Quelques tronçons sur des sentiers de sable… durcis par la pluie donc bien mieux praticables que ceux des jours passés. Mais surtout beaucoup d’asphalte en partie sur des routes assez fréquentées et puis aussi sur une petite route presque déserte. C’est d’ailleurs sur celle-ci qu’à un moment, je vois une voiture arrivant en face de moi, ralentir puis s’arrêter à ma hauteur. Une dame bien gentille me salue et me demande si je fais le chemin de Compostelle, moi d’opiner et elle de se répandre en congratulations élogieuses. Je trouve cela mignon et assez improbable. Elle prend le temps de s’arrêter alors qu’elle est lancée sur ses activités du jour. Trop gentil.

Sur le même propos, juste avant de quitter Sanguinet, plus tôt ce matin, à un rond-point, alors que je cherchais la bonne route à prendre pour démarrer, un artisan au volant de sa camionnette, s’arrête presque au milieu de la voie pour m’encourager avec une plaisanterie gentillette.

On sent de tous ces gens qui m’apostrophent, une forte envie sous-jacente de faire ce chemin. Quelque part, ça me donne la sensation de le faire un peu pour eux aussi …

Je suis arrivé complètement trempé, parce que poncho protège bien jusqu’au genou, en dessous c’est la bérézina… Les chaussures, sont trempées, je nage dans mes chaussettes, le pantalon qui n’est que déperlant est à tordre. Et bien entendu, comme tout le monde l’a déjà expérimenté une fois dans sa vie, poncho il mouille aussi dedans ! Donc le t-shirt est trempé. En fait il n’y a que la tête de sauvegardée et ce n’est pas si mal parce que du coup les lunettes restent à peu près propres, me permettant d’assurer la visibilité de la route.

J’avoue que la vue du panneau d’entrée dans Parentis et plus encore, l’enseigne de l’hôtel m’ont fait chaud au cœur. Après une bonne douche… chaude, une fois n’est pas coutume, je me suis glissé sous la couette pour une petite sieste bien méritée.

Voilà, c’est court aujourd’hui, demain sera un autre grand jour. Lise me rejoint sur le chemin pour deux jours de marche. Youpi !! Espérons qu’il ne pleuvra pas.

Bonne lecture à tous.

A demain !